Édito du 15 juin 2016

 

Handicap moteur et technologie : l'avenir du quotidien

Dans la continuité du dernier édito relatif au sport et au handicap, il convient d’observer aussi l’évolution rencontrée dans le quotidien des personnes atteintes d’un handicap moteur ou sensoriel.

Si l’handisport  est salvateur (cf. edito de mai 2015) d’autres voies le sont aussi. Elles permettent au quotidien une intégration progressive dans la société par les technologies nouvelles ce qui est un progrès considérable pour lequel nous ne sommes qu’aux prémices. C’est pour cela qu’il faut  d’ores et déjà communiquer pour les faire connaître.

Cependant, avant de revenir sur quelques exemples, nous allons faire une comparaison entre ce qui existe dans le domaine public et le domaine privé et observer la dichotomie en termes de rapidité d’adaptation entre les deux secteurs.

Si l’évolution législative et réglementaire a le mérite d’exister, elle n’est pourtant pas toujours suivie d’effet concret du fait du manque de sanctions financières importantes auprès des acteurs récalcitrants se cachant souvent sous de faux prétextes économiques ; nous allons y revenir.

Ainsi dans les bâtiments publics, il est important de recevoir ou de faciliter la réception de personnes en adaptant les bâtiments. A ce principe développé depuis 2005, certains diront que l’adaptation est onéreuse car ils  réagissent sur l’adaptation de tous les bâtiments publics.  Il faut raison garder et pour cela il convient de réfléchir différemment et d’apporter le même service pour tous en adaptant quelques  bâtiments et en tenant compte des contraintes de chacun. Ainsi, accueillir des enfants  ou jeunes majeurs dans des collèges et lycées adaptés n’est pas complexe car dans chaque ville préfecture et sous-préfecture répondre aux contraintes de l’accueil et du coût est simple. Pour cela,  adapter un établissement accueillant plusieurs enfants ou jeunes majeurs  n’entraîne pas des travaux systématiques sur tous les bâtiments (économie des coûts et respect de la loi) et  permet par ailleurs à des enfants mineurs et jeunes majeurs de suivre un cursus en étant avec des enfants ou jeunes majeurs valides. De plus n’étant pas seuls,  ces enfants ou jeunes majeurs vont vivre ensemble dans des classes et dans les activités extra scolaires ce qui va entraîner naturellement l’acceptation réciproque de l’autre. 

 C’est la cohabitation qui est beaucoup plus riche et salvatrice d’un point de vue sociétal. Ce sont des personnes valides avec des personnes handicapées et non pas l’isolement ou le presque isolement de la personne handicapée ; Il faut être concret dans les solutions et penser à l’ensemble des parties concernées. Par conséquent, générer une cohésion et une économie des coûts est tout à fait réalisable à condition de tenir ce discours aux élus et responsables des administrations. Faire participer des parents ou fratries des personnes atteintes d’un handicap est une nécessité absolue dans les groupes de travail public avec une consignation de leurs observations dans les comptes rendus ou synthèses officielles. Ainsi, s’exprimer sur un sujet que l’on croit connaître alors qu’il existe une méconnaissance totale du quotidien et plus encore une absence de sincérité dans la construction de l’avenir de ces personnes, est un des comportement à exclure.  Dans cet esprit, nous avons participé à un groupe de travail à la mairie de Dreux, avons fait connaître notre position et l’avons confirmé par écrit suite à la synthèse communiquée aux participants  par les services de la mairie. Cette position n’a pas choqué et au contraire a suscité une réflexion à avoir.

Si les pouvoirs publics et les collectivités respectent les principes promulgués par la loi en termes de timing alors l’exemple sera suivi par beaucoup d’acteurs privés. Les acteurs publics pourront avoir aussi un rôle de régulateur sur les prix pratiqués par les prestataires privés en termes de technologie afin que l’accès à tous demeure. Le secteur public n’a pas à se substituer au secteur privé mais doit montrer l’exemple. Ainsi, concevoir des bâtiments neufs sans l’accès adapté est inconcevable et devrait être puni de peine financière lourde au bénéfice par exemple de la MDPH locale où l’infraction est constatée. 

Effectivement, il faut être innovants comme dans le secteur privé car c’est bien du quotidien dont il faut parler et du quotidien qu’il faut avoir à coeur de faire évoluer.

L’illustration par des technologies connues ou moins connues est nécessaire.

 

 Nino robotics  Handisco  Mydl

 

 

Prenons quelques exemples 

  1. C’est l’entrée dans les magasins avec cette adaptation des marches par un plan incliné métallique comme le fait la société Myd’l  citée à de nombreuses reprises dans la presse mais dont le développement de la prestation faite   par elle et ses concurrents n’est pas encore suffisamment présente au quotidien
  2. C’est la création du fauteuil du futur associant le concept Nine bot (Ducrot) et le gyropode assis pensé par Pierre Bardina pour la création du Nino robotics dont le prix est celui d’un fauteuil manuel actif et qui permet une autonomie accrue, un déplacement facilité et la connexion aux nouvelles technologies. C’est un moyen de transport permettant un accès encore plus  moderne pour une personne atteinte d’un handicap moteur
  3. C’est Handisco  avec la canne blanche révolutionnaire avec la  détection d’obstacles, la géolocalisation permanente, les informations en temps réel pour les transports en commun, la navigation intelligente (GPS du piéton). C’est une analyse permanente de l’environnement et la technologie au service de l’utile.
  4. C’est l’évolution automobile avec les voitures intelligentes permettant de se déplacer grâce à un système global d’assistance avec pour seule contrainte une confirmation de la présence par le toucher du volant. Cette technologie développée par les grandes marques allemandes Mercedes, BMW se généralisera progressivement à d’autres véhicules.  

Si le secteur privé fait tant d’effort et apporte tant d’imagination  directement ou indirectement au service du handicap alors faisons en sorte que l’adaptation des cités soit réellement effective et ne fasse pas l’objet de reports inacceptables.

Enfin,  « Pensons sincèrement aux autres en pensant que cela peut nous arriver » 

 

Sophie TOUDY-CLEMENT

Présidente

 

 
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